WMI, en association avec un partenaire local, est en charge depuis février 2019 d’optimiser la sectorisation hydraulique et réduire les pertes physiques (fuites) de la 3ème métropole de Colombie, Santiago de Cali (2,5 millions d’habitants).
Le projet, d’une durée de 2 ans pour un montant de 9 millions d’euros, porte sur l’intégralité du réseau de distribution (environ 3 000 km de conduites et 600 000 branchements), du DN50mm jusqu’au 1500mm. Il emploie jusqu’à 100 personnes.
Les activités de sectorisation se décomposent en une phase de diagnostic, qui inclue une révision exhaustive du cadastre de réseau, des mesures hydrauliques, essai d’étanchéité de secteur, modélisation, calibration de modèle et proposition d’alternatives d’optimisation de sectorisation. Dans la plupart des cas, une meilleure sectorisation permet d’homogénéiser la pression de service dans une zone de distribution déterminée, afin de réguler la pression diurne et nocturne de manière dynamique. En termes simplifiés, lorsque la consommation d’un secteur diminue la nuit, la pression tend à augmenter et à générer plus de débit de fuites. Des équipements spécialisés, installés par WMI, permettent alors de réduire la pression nocturne ou en heure creuse, afin d’économiser de l’eau perdue en débits de fuites.
Les activités de contrôles des fuites comprennent la recherche systématique de fuites invisibles par méthodes acoustiques traditionnelles (environ 1,5 fois la longueur du réseau, soit 4 500 km), et la réparation de toutes les fuites détectées. Un budget de travaux permet à WMI de réparer directement les fuites détectées et contrôler ainsi l’intégralité du processus (6 000 fuites prévues), dans des délais très courts.
En parallèles aux activités de sectorisation et contrôle des fuites, le contrat permet de réaliser des évaluations régulières de résultats grâce au protocole standardisé de l’IWA – International Water Association. Ce protocole consiste à réaliser de manière précise une ‘Baseline’ (détermination du niveau initial de pertes d’un secteur), puis une évaluation de la récupération d’eau en fin d’intervention, via la méthode du Débit Minimum Nocturne.
Afin d’améliorer la connaissance en temps réel du comportement du réseau, le projet porte aussi sur la télétransmission des informations vers un système de contrôle et acquisition de données (SCADA). Les débits et la pression en plus de 300 points du réseau seront ainsi progressivement connectées au centre de contrôle d’EMCALI.
Enfin, une enveloppe générale de travaux hydrauliques permet aussi de donner de la flexibilité au contrat pour, par exemple, renouveler des tronçons de conduites détériorées, ou réaliser des renforcements ou interconnexions nécessaires à l’optimisation de la sectorisation. Dans ce cadre, WMI a mis en place des techniques sans tranchées, afin de limiter les perturbations sur la voie publique.
En première approche, le projet estime pouvoir récupérer 15 millions de m3 d’eau en volume accumulé sur la période contractuelle, mais il est probable que les gains réels en m3/jour en fin de chantier permettent d’avoir des perspectives supérieures, notamment si une phase de soutenabilité et maintenance est mise en place à l’issu des 2 années de contrat initial. Les premiers résultats sont très encourageants.